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Le hussard vert
15 juillet 2011

On dirait vraiment un roman

"Lemuel Sears mène une existence paisible à Manhattan. Conscient de son vieillissement, il vit dans la crainte de ne plus connaître l'amour avant de disparaître. Un jour, il se rend dans la petite ville de Janice pour patiner sur l'étang, et découvre que celui-ci est utilisé comme dépotoir. Révolté, il décide de tout mettre en oeuvre pour rendre à Janice son paysage bucolique. Amené à côtoyer les riverains, il rencontrera certaines figures du crime organisé, des politiciens véreux ainsi que quelques bonnes âmes prêtes à l'aider qui utilisent pour ce faire des méthodes pour le moins radicales... Parmi ces personnes, Sears fera la connaissance d'une jeune femme dont il tombera amoureux."

cheever-480  John Cheever (1912-1982)

Un style élégant, un humour omniprésent et une tendresse pour ses personnages ne suffisent pas à faire un bon roman. On dirait vraiment le Paradis n'est qu'une nouvelle étoffée. Les intrigues secondaires sans être inintéressantes ralentissent le rythme et dilue le propos. L'écologie vendue en quatrième de couverture est réduite à sa partie congrue. J'aurais préféré la même histoire racontée en kaléidoscope dans un recueil de nouvelles chaque personnage aurait été traité sur un pied d'égalité, la narration fragmentée aurait permis de donner autant d'importance à toutes les facettes de l'histoire et surtout de garder du souffle. D'autant que John Cheever est un maitre de la forme courte, chef de file des écrivains dit "du New Yorker", il a reçu de nombreux prix pour ses nouvelles.

On dirait vraiment le Paradis est, selon moi, un roman raté. Bien écrit mais trop ambitieux. La construction est claudiquante, on passe du coq à l'âne et de l'âne au chien. Bref, je le redis John cheever au lieu d'écrire le roman d'une petite communauté face aux progrès, aux mutations des paysages et à la corruption de la politique, aurait du publier un recueil de nouvelles sur le sujet ! Il se serait appelé Janice du nom de la commune rurale où se déroule l'action. J'ai même les titres des différentes nouvelles : 

1. Comment l'homo sapiens a vaincu néandertal ?

2. L'amour a-t-il une date de péremption ?

3. Pourquoi déteste-t-on son voisin ?

4. Quelle est l'éspérance de vie d'un avocat s'attaquant la mafia ?

5. Est-ce que l'amour se dissout dans l'eau ?

6. Comment peut-on oublier son bébé sur une aire d'autoroute ?

7. Combien coûte le costume du Maire de Janice ?

8. Vaut-il mieux contaminer un lac ou empoisonner une sauce Teriyaki ?

Voilà, j'ai relooké Cheever en Foenkinos, j'espère qu'il ne m'en voudra pas. Et pour ceux qui n'on toujours pas envie de lire le roman , je donne les réponses aux 7 questions ci-dessu :

1. Grace au patin à glace 2. Non, il ne se périme pas. Même après la mort. Le vrai amour est increvable. Ce qui en fait un produit de qualité. 3. Parce qu'il habite la maison d'à côté et qu'on a rien d'autre à faire 4. Un jour. 5. Non et je ne sais pas pourquoi je me pose la question. Ce chapitre ne sera peut-être pas dans la version finale de mon recueil 6. En étant distrait tout simplement 7. Trop cher pour qu'il se le soit offert avec ce qu'il gagne 8. Une sauce Teriyaki, définitivement.

cheever2 On dirait le Paradis, John Cheever (Joelle Losfeld Editions) 

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