Littérature liévresque
Lévrauder : v. Poursuivre quelqu'un comme un lièvre (Source Littré 1870)
« Je crois qu'il vaut mieux bâtir un beau château, comme a fait M. de Voltaire, y jouer la comédie, y faire bonne chère, que d'être levraudé à Paris, comme Helvétius, par les gens tenant la cour du parlement. » Voltaire
Le lièvre, tableau de Albrecht Dürer
Etymologie : levraut, (jeune lièvre)
Ce qui nous amène tranquillement à la question du lièvre en littérature (les repas de Porthos dans les trois mousquetaires ne comptent pas !) Commençons par l'incontournable fable Le lièvre et la tortue de Lafontaine à relire : « Rien ne sert de courir,… » sur http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/lievtort.htm. Moins connu le roman du romancier finlandais Paasilina, Le lièvre de Vatanen. Quand un lièvre change la vie d'un homme. Un road movie désopilant. Le meilleur livre de l’auteur avec peut-être La forêt des renards pendus. Moins drôle et plus caustique : Coeur de lièvre de John Updike qui créé un personnage refusant la vie d'adulte et ses responsabilités et qui s'enfuit comme un "Rabbit", en zig zag. Ce livre est pour moi l'équivalent voire la prolongation de l'attrape-coeur de Salinger, Caufield l'adolescent serait devenu un jeune homme avec femme et enfant mais n'aurait pas résolu ses problèmes. Le titre original est Rabbit Run et ce roman est le premier volume d'une tétralogie : Rabbit rattrapé, Rabbit est riche et Rabbit en paix. Je ne les ai pas lu, je ne peux rien en dire à part qu'ils existent et qu'ils permettent à Updike d'être le plus important contributeur de la littérature lapinistique.
Citons en vrac d'autres livres que je n'ai pas lu (juste pour le plaisir des titres) : les mémoires de Claude Lanzmann, Le lièvre de Patagonie (Gallimard) ; Le lièvre de mon grand père, Alexandre Dumas (Edition du Rocher) ; Le point de vu d'un lièvre mort, Yaël Pachet (Argol) ; La course du lièvre à travers les champs, Sébastien Japrisot (Folio). Sans compter tous les ouvrages policiers, jeunesses et les bande-dessinées. Le lièvre est un véritable personnage littéraire alors que le lapin, non. Etonnant.
Le lièvre de Vatanen, Arto Paasilina (Folio)
Coeur de lièvre, John Updike (Point)