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Le hussard vert
2 mars 2011

Bonne pioche

Pour partir quelques jours en Guadeloupe et affronter les 8h d'avion, j'avais dans mes bagages, le tome I de l'intégrale Zweig, Les Grandes blondes de Jean Echenoz et le Tome II du Vicomte de Bragelonne.Je les avais dans mes bagages et mes bagages sont partis en soute...  Quel con ! non mais quel con ! Je me suis empressé de farfouiller dans les rayons d'un point Relay. Entre Houellebecq, Pancol, Levy, Nothomb. Mon choix s'est porté sur Némirovsky, Irène Némirovsky. Bonne pioche !

"Dans la salle d'un tribunal, se tient le procès d'une femme. Elle n'est plus très jeune, mais a été très belle. Les témoins défilent à la barre, l'avocat et le procureur s'affrontent. Assise dans le box des accusés, elle subit par bribes le récit de sa propre vie : l'enfance, l'exil, l'absence de père, le mariage, les relations houleuses avec sa fille, l'âge, le déclin, jusqu'à l'acte irréparable. Les jurés et le public grondent, s'enflamment. Mais le vrai coupable est-il l'accusée, ou le temps, qui détruit les illusions ? Huis clos cruel et inquiétant, ce roman paru en 1936 illustre l'immense talent d'Irène Némirovsky, couronnée à titre posthume par le prix Renaudot pour Suite française. Au fur et à mesure que se révèlent les détails de son passé, anodins ou tragiques, l'héroïne dévoile ses différents visages. Sans jamais porter de jugement, Irène Némirovsky saisit, d'une écriture fluide et avec une rare finesse psychologique, la réalité derrière les apparences, les ambivalences affectives et les contradictions de l'âme humaine. "

de_lempicka_tamara_portrait_de_madame_allan_bott_7000942 Portrait de Madame Allan Abott, Tamara de Lempicka

Je n'ai pas grand chose à ajouter, pour une fois l'éditeur a réalisé une quatrième de couverture honnête et exhaustive. Essayons tout de même d'aller plus loin : la construction du roman est originale puisqu'il commence par la fin. Le procès, expédié en quelques pages dans un avant-propos, présente protagonistes et décor. Tout est parfaitement rendu, les caractères, les sentiments, les situations. Irène Némirovsky décrit son héroine avec une infinie délicatesse, elle procède par petites touches et c'est toute la force de son écriture, en quelques traits, elle donne de la consistance à Gladys, au Comte Monti, aux villas nicoises, aux hôtels particuliers... Ses descriptions de la haute bourgeoisie des années trente est splendide, des toilettes sublimes, des cocktails, des adultères, des trahisons, de la grandeur et de la décadence, on est chez Scott Fitzgerald et Tamara de Lempicka. Tout y est beau et triste, froid et tragique. Tragique, on le sait puisqu'on a déjà lu la fin dans l'avant-propos, mais l'auteur nous surprend en nous proposant un autre éclairage du procès, dans la "vraie fin" du livre, encore plus sombre et plus tragique qu'on aurait pu l'imaginer...

jezabel Jézabel, Irène Némirovsky (Livre de poche)

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