Comme promis la semaine dernière, le compte rendu du concert de Zhu Xiao-Mei à Draguinan.

Décevant.

Je n'ai pas été convaincu ou plûtôt, je n'ai pas été séduit par son interprétation des Variations Goldberg. Je nourrissais de réelles attentes, de par son histoire (déportée en camps, privée de musique), j'attendais une magie. Elle n'est jamais venue. Présentée comme une ascète, la pianiste chinoise a joué de la pédale et de virtuosité ou je n'attendais que de la sobriété et du dépouillement. Le jeu a été impeccable certes mais trop éloigné de ma vision de Bach. (Pour preuve que le ressenti est subjectif : F. a adoré l'interprétation. Le concert l'a même réconcilié avec les Variations. A noter que F. n'aime pas l'austérite de Gould, le clivage se situe sur cette ligne et peut-être même sur ce seul mot. Austère)

Plusieurs événements extérieurs m'ont empêché de rentrer pleinement dans l'oeuvre et ont renforcé la première sensation : La soudaineté (Dix secondes après son arrivée sur scène Zhu Xiao Mei a commencé le premier aria, les lumières encore allumées), le bruit (les sièges grinçaient, les gens toussaient et la jeune fille à ma gauche, après avoir soupiré trois-quart d'heure, a remis sa veste durant le dernier aria) et la fin en queue de poisson (Un seul bis, malgré des applaudissements nourris). Heureusement que dans le repas d'avant-concert, ma bière était fraiche et ma pizza délicieuse.

Une heure de musique : à peine installé et déjà repartie. (Où ? Dédicacer son livre).

Je ne l'ai pas lu et je n'aurais pas le temps d'ici l'été, alors je vous livre le résumé et les références. Pour me réconcilier avec la pianiste chinoise, j'écouterai ses enregistrements.

La Rivière et son secret, Zhu Xiao-Mei (Robert Laffont)

"De Pékin à Paris, des camps de rééducation aux salles de concert, de Mao à Bach :
l’itinéraire d’une femme broyée par la Révolution culturelle chinoise et sauvée par la musique.

Pékin, 1969. Zhu Xiao-Mei est un « être de mauvaise origine » ; autrement dit, elle appartient à une famille de bourgeois cultivés. Une tare d’autant plus lourde à porter à l’époque de la Révolution culturelle chinoise que la jeune Xiao-Mei a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique dite décadente – Shumann, Mozart, Bach.
Afin d’éradiquer en elle tout désir autre que celui de mourir pour Mao, elle est envoyée en camp de rééducation par les autorités de la Chine communiste.
Quelques années plus tard, Xiao-Mei n’a plus rien d’une bourgeoise cultivée, plus rien d’une pianiste, plus rien d’une artiste – plus rien d’un être humain, avoue-t-elle. Son unique livre : le Petit Livre rouge ; son unique souci : éviter une nouvelle séance d’autocritique ; son unique rêve : manger à sa faim. Le pouvoir communiste chinois a gagné !
Mais un jour, Xiao-Mei trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s’élèvent... Par enchantement les années perdues s’effacent, les rêves reviennent, l’espoir renaît : Xiao-Mei se jure qu’elle rejouera du piano, envers et contre tout.
Partie de Chine dès les premiers signes d’ouverture, en 1979, elle reprend ses études musicales aux États-Unis tout en travaillant pour survivre comme baby-sitter, femme de ménage, serveuse, cuisinière… Puis elle s’exile – encore –, à Paris. Et là, le miracle survient : pour la première fois, on l’écoute, on lui donne sa chance… Sa carrière est lancée : désormais, elle ne s’arrêtera plus. Aujourd’hui Zhu Xiao-Mei est célébrée dans le monde entier par une critique unanime et un public toujours plus nombreux comme une pianiste virtuose et une immense artiste. Ses concerts font salle comble."

De Mao à Bach

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