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Le hussard vert
9 janvier 2011

Au piano

Quatrième de couverture : "Dans Au piano, Jean Echenoz nous livre quelque belles gammes romanesques déconcertantes à souhait. Au programme du récital, l'histoire et les métamorphoses physiques et professionnelles d'un pianiste toujours en mouvement vers l'obscur objet de son désir. Esthétiquement, le roman le plus radical de l'auteur de L'Équipée malaise. Ici, ce sera moins l'histoire qui compte que sa musique interne et le mouvement qui pousse l'intrigue vers son propre auto-anéantissement. Un verbe résume assez bien cette dynamique narrative. Partir. Vers l'obscur objet de son désir. Mais si le voyage n'était qu'intérieur ?"

concert_piano


En vérité, résumer ce livre c'est le gâcher. Je n'en dirai rien sinon qu'il m'a plus. Jean Echenoz virtuose du style et de l'escamoterie parvient encore à me surprendre. (Il faut dire que je lis tous ses livres dans le désordre). Quelque soit le thème, il parvient à installer une ambiance mystérieuse sur la canevas de la vie quotidienne et à y dissimuler des chausse-trappes et des double fonds. L'auteur malicieux aime dérouter, et même si on essaie de déjouer ses stratagèmes, on tombe fatalement dans le panneau. Il nous amène où il veut, il nous a encore berné.

Il est un des rares auteurs français à nous proposer une lecture stimulante et à enrichir notre vocabulaire (j'y ai appris les mots "acédie" et "scialytique"). Son roman est divertissant, l'histoire est à la fois limpide et complexe, profonde et dérisoire. Connaissez vous beaucoup d'écrivains qui se permettent cette digression sur les prostituées à la limite de l'humour potache  ? Elles déclamaient toutes sur le même ton un «alexandrin parfait, classiquement balancé avec césure à l'hémistiche: C'est quinze euros la pipe et trente euros l'amour».

Echenoz a le talent de faire du beau avec du rien, de rendre héroïque des existences grisâtres, de transformer des vies plates et prévisibles en destin. Que va devenir Max ? - ce grand pianiste, timide et alcoolique. Eh bien, dès la première page, on apprend qu'il mourra de mort violente dans vingt-deux jours. Pour la suite, je vous laisse découvrir le onzième roman de Jean Echenoz. 

piano Au piano, Jean Echenoz (Les Editions de Minuits)

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