Mickey c'est aussi de la littérature...
Toile de Freddo Saccaro, peintre toulousain.
"(...) pouvoir, inégalité, surconsommation et richesse mal acquise font partie des thèmes abordés, avec toujours un grand sens de l'humour (noir) et de l'esthétisme. Bien que loufoque, l'analyse de Freddo Sacaro est sans appel, le bonheur des uns semblant irrémédiablement lié au malheur des autres, puisqu'y puisant richesse et puissance. Et le visiteur, spectateur impuissant du martyre (...), d'en tirer les conséquences qui s'imposent. Les tableaux parlent d'eux-mêmes, nous sommes malheureusement tous des Mickeys..." Hadrien Saez 2006
Quand j'étais enfant, je lisais Mickey Parade, c'était drôle, mensuel et très coloré. Toutefois à 10 ans j'avais l'intime conviction d'un outil de propagande. Je ne le formulais pas ainsi mais je trouvais tout cela très calibré et très répétitif : Mickey le gentil, Picsou le capitaliste. En admirant les toiles de Freddo Cassaro, né en 1972 (c'est-à-dire ma génération), je m'apperçois que je n'étais pas le seul à éprouver ce malaise. En reprenant l'emblême de la culture US et en détournant les chefs-d'oeuvre de la peinture comme l'a fait avant lui Keith Haring, Freddo Cassaro créé un malaise coloré, où les schtroumpfs sont parfois primitifs, parfois décadents (Africains ? Européens ?) mais toujours accompagnés des icônes de la pop culture : les simpsons, Spock, Sangoku, Goldorak, Santa Claus, des playmobils dociles et des Barbies qui se font peloter par l'oncle picsou ; et la bande à Mickey qui visitent, polluent, consomment. Les tableaux sont toujours composés avec goûts, truffés de marques commerciales et de détails croustillants (Oussama dans le fond d'un avion, Mario qui conduit un 4x4 lors d'un Paris Dakar, Maya l'abeille...), l'artiste joue entre candeur et cynisme.
En touchant à notre part d'enfance, en brutalisant les images innocentes qui nous ont construits l'artiste nous jette à la figure le monde contemporain, ni plus ni moins.
Et Mickey fait la guerre et Mickey est mort.
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